Initié par la Société coopérative Solidarité Entreprises Nord Sud (SENS-Benin) avec l’appui financier de la GIZ/ PROCIVA, le concours « Entreprendre pour le changement » a pour objectif de produire des contenus média pour susciter la réflexion sur les initiatives et dynamiques de changement en milieu rural.
Pour cette première édition, le thème choisi est : « les entrepreneurs B’EST, acteurs de changement dans leurs communautés ». A travers leurs productions, les candidats ont tenté de mettre la lumière sur les impacts des entrepreneurs B’EST au sein de leurs communautés afin de susciter la réflexion et la curiosité pour un modèle d’entrepreneuriat innovant.
Kotokpa est un village situé dans la commune de Zogbodomey. SENS BENIN qui est une société coopérative a fait son apparition dans ce village en 2017 grâce à l’essor Romain A. décédé en 2019...Lire la suite
Kotokpa a besoin de son ESSOR !
Kotokpa est un village situé dans la commune de Zogbodomey. SENS BENIN qui est une société
coopérative a fait son apparition dans ce village en 2017 grâce à l’essor Romain A. décédé en
2019.
Définit comme Entreprise de Service et d’Organisation aux Ruraux, c’est un nouveau type
d’entrepreneur leader et solidaire qui met son entreprise, son réseau et ses compétences au
service de la communauté rurale.
Ces paysans qui ont accepté de rester ensemble lui fournissent à la fin de chaque campagne
agricole du soja en quantité, en qualité traçable, dans un délai record qu’il achète au prix du
marché. Ce qui rassure et les producteurs et le commerçant (l’ESSOR). Afin de toujours
maintenir cette chaine solide, il fournit en début de chaque campagne agricole des semences
de soja de qualité et des intrants biologiques préfinancés puis déduits lors de l’achat des
graines de soja. Ce qui permet d’augmenter en terme de superficies emblavées la production
du soja. Ces paysans sont donc passés d’une production d’un hectare en moyenne à 2 voire 3
hectares. Quant aux femmes transformatrices de soja regroupées au sein de l’association
dénommée Mahoukpéhou, elles acquièrent au prix du marché du soja chez cet ESSOR. Ce qui
réduit le cout de production car elles n’ont plus besoin d’aller jusqu’à Bohicon avant de se
procurer du soja. Cela permet d’augmenter leur capacité de production passant de 3
kilogrammes de production à 20 kilogrammes de soja par jour.
Quel est le rôle de SENS BENIN dans tout ça ?
Cette société coopérative n’achète pas du soja ni n’en vend pas. Elle n’achète pas non plus du
fromage de soja ni n’en vend pas. Elle facilite la communication entre cet entrepreneur et ses
communautés en terme d’élaboration et du respect de contrat agricole, de conseils agricoles,
en gestion, en développement du marché, en financement. Outre le soja, cette action
concerne d’autres chaines de valeurs comme le maraichage et le petit élevage. Aux
entreprises de transformation, elle apporte de l’innovation, de la formation en hygiène et
qualité, en pilotage de la rentabilité et en développement du marché. Elle promeut le
dynamisme des plateformes économiques et de coopération au village par l’entremise de
l’ESSOR qui joue un rôle de chef d’orchestre, de leader et d’apporteur d’affaire, d’innovation
de savoir faire et de savoir être pour son village. Pour faire simple, cette coopérative facilite
les échanges et rend beaucoup plus solidaire tous les acteurs de cette communauté pour
que la chaine soit inclusive et solide.
Mais en 2019, coup de tonnerre à Kotokpa. Ce valeureux et dynamique ESSOR rendit l’âme.
J’étais à une réception à Cana mais je ne pouvais pas manger dès que j’ai reçu le coup de fil
nous raconte le leader Siméon V. En effet, Siméon V. est celui qui a pris le lead de la
communauté après le décès de l’essor Romain A. Mais force est de constater que tout balbutie
depuis ce tragique décès. Pour essayer de remonter la pente, SENS BENIN a demandé à cette
communauté de travailler avec l’essor Gisèle S. Cette dernière ne vit pas dans ce village. Ce
qui rend cette collaboration très instable avec beaucoup de malentendus. Tel que :
L’entrepreneuriat est un univers jalonné de difficultés, et plus particulièrement en milieu rural où l’instabilité économique est plus accrue. Même les entrepreneurs les plus avisés parviennent … Lire la suite
L’entrepreneuriat est un univers jalonné de difficultés, et plus particulièrement en milieu rural où
l’instabilité économique est plus accrue. Même les entrepreneurs les plus avisés parviennent
difficilement à prospérer et impacter leur communauté. Face aux nombreux déboires rencontrés, les
micro-entrepreneurs de la commune de Savè, et plus précisément ceux de Boubou, ont choisi de
converger leurs forces afin de contribuer au développement de leur localité.
L’entrepreneuriat solidaire est un concept désormais ancré dans les habitudes des entrepreneurs du
village de Boubou. Malgré la méfiance et les antagonismes culturels qui caractérisent le monde des
affaires en milieu rural, M. Christian ABEKPE, jeune entrepreneur de la trentaine, est parvenu à
asseoir un réseau coopératif favorable à tous les maillons. Agriculteurs, transformateurs, livreurs,
investisseurs, tous travaillent conjointement en vue d’apporter du mieux vivre dans leur village.
Pilier de cette communauté d’entrepreneurs solidaires, M. ABEKPE s’investit au quotidien pour
faciliter les activités des Entreprises Familiales Agricoles (EFA), et celles des Très Petites Entreprises
(TPE) dont la fonction principale est la transformation des produits agricoles. Il joue cumulativement
le rôle d’investisseur, de fournisseur, d’apporteur de marchés, et parfois même de livreur et de
formateur. Derrière sa casquette d’Entrepreneur Solidaire de Services aux Ruraux (ESSOR), c’est un
homme organisé, dynamique, un véritable leader soucieux du développement de sa communauté.
Grâce à sa détermination, son engagement, mais surtout à son esprit solidaire, il a permis à 40 EFA
spécialisées dans la culture du soja d’élargir considérablement leurs activités. Innocent Kassimou,
jeune agriculteur de 27 ans, et résident de Boubou, en est d’ailleurs l’illustration parfaite. Ayant
bénéficié de formations sur les méthodes de labour, de semis, et sur l’utilisation de produits agricoles
tels que l’inoculum et l’huile de neem, ce jeune agriculteur a triplé son volume de production de soja
depuis son adhésion au réseau chapeauté par M. ABEKPE. Entre 2018 et 2019, date de son
intégration, il est passé de deux tonnes par an à trois tonnes. Aujourd’hui, sa capacité de production
annuelle tourne autour de six tonnes en dépit de l’irrégularité des saisons caractérisée par le manque
de pluie.
Faisant partie des 15 EFA spécialisées dans la culture de manioc, cordonnées par M. ABEKPE, Roland
GBEDJI n’a pas manqué de souligner lors de notre entrevue, un aspect très important du réseau
auquel il appartient. En effet, depuis son intégration à la communauté en 2018, il n’a plus contracté
le moindre Crédit Agricole auprès des institutions de microcrédit. Il s’approvisionne à crédit (sans
taux d’intérêt) en matière première auprès de son ESSOR, et rembourse ce dernier – qui est d’ailleurs
son principal client – après la vente des produits récoltés. Avant son adhésion au réseau solidaire, M.
GBEDJI produisait moins d’une tonne de manioc par an, qu’il était d’ailleurs contraint de brader.
Aujourd’hui, avec les différentes aides qu’il a reçues grâce à l’ESSOR, il est passé à trois tonnes par an
qu’il vend facilement, et n’entend pas s’arrêter en si bon chemin.
« Grâce à mon ESSOR, je produis désormais du ‘’fromage super’’, et mon chiffre
d’affaires a triplé »
Pratiquée par au moins une femme sur huit, la vente du fromage de soja est l’activité principale des
commerçantes de Boubou. Très dynamique malgré son âge avancé, Jacqueline AMANDJI exerce ce
métier depuis plus de dix ans. Avec un chiffre d’affaires quotidien de 3000 francs, elle est passée à
7000 francs, voire 9000 francs, les jours de marché, et ce depuis son adhésion au réseau mis en place par M. ABEKPE. Elle nous rapporte avoir bénéficié d’une série de formations sur la transformation de
soja. Celles-ci lui ont permis d’améliorer la qualité de son fromage que ses clients qualifient de
« super ». À l’instar des EFA, cette TPE et les quinze autres s’approvisionnent à crédit auprès de
l’ESSOR, et remboursent après la vente. Une formation gratuite en gestion de comptabilité leur a
également permis de mieux gérer leurs ressources et leurs dépenses. À Boubou, « Être solidaire pour
être solide » n’est pas qu’un simple slogan, mais un état d’esprit pour les entrepreneurs.
C’est possible d’entreprendre et de créer le changement. Des entrepreneurs en donnent la preuve à Bohicon, à 135km au nord de Cotonou, la capitale économique du Bénin… Lire la suite
Entrepreneuriat Solidaire
A Bohicon, ils ramènent le Soja dans les plats. C’est possible d’entreprendre et de créer le changement. Des entrepreneurs en donnent la preuve à Bohicon, à 135km au nord de Cotonou, la capitale économique du Bénin. Coachés et interconnectés, ils donnent de la valeur au soja et favorisent la consommation locale sur leur territoire.
Ça chauffe dans l’unité ‘’Marie Jérôme’’, située à cinq minutes de l’hôtel de ville de Bohicon. Du poste de tri à la cuisine où bouillonnent cinq grosses marmitent de lait, tout le monde est sous pression. Difficile de s’entendre au loin, avec le vacarme du moulin. Bientôt 13h et les clients s’impatientent. Tenace dans son pantalon bleu en jeans, Eugénie Zinzindohoué, épouse Agounkpléto se plie en quatre pour découper et servir les premiers fromages cuits. «Nous avons une forte clientèle. Il y a des fois où nous n’arrivons pas à répondre à la demande », confie-t-elle.
Au portail, Félix Bignossè klaxonne. Ce chauffeur attend de ramener à Cotonou des commandes. Dans son téléphone, il dit avoir un nombre incalculable de contacts demandeurs de ce fromage de soja. « C’est apprécié parce que c’est exactement comme le fromage de vache », affirme-t-il. Venue s’approvisionner pour revendre, Emilienne Aboko chante le même refrain. « J’ai mené cette activité pendant 10 ans. Mais, j’ai eu des ennuis de santé. Je viens chercher par quarantaine pour revendre et trouver de bénéfice», explique-t-elle. Il y a quelques années, bien que riche en protéines, nutriments et en vitamines, le soja était perçu par les consommateurs comme « un produit qui tue ». Quelque chose a bien pu se passer. « Nous débarrassons le soja de sa pellicule. Ainsi, le produit final se présente comme le fromage peulh », explique Eugénie Zinzindohoué. Avec cette qualité, cette veuve crée de
la richesse pour elle et pour les autres, y compris ses neuf employées qu’elle souhaite entreprenantes. « Les femmes
doivent se réveiller, être solidaires pour entreprenne au lieu de se sous-estimer », martèle-t-elle.
Avec la taille modeste de son unité et sa certification par l’Agence Nationale de Normalisation, de Métrologie et du
contrôle de qualité (Anm), ‘’Marie Jérôme’’ rassure les autres acteurs interconnectés à la démarche ‘’Bénin – Entreprendre Solidaire avec son Territoire (B’EST)’’. C’est un réseau d’entreprises locales et d’acteurs économiques réunis pour être compétitifs ensemble. L’initiative est portée par la société coopérative Solidarités Entreprises Nord-Sud (Sens Bénin).
La force d’un réseau
En soirée, tout devient calme. Les employées ont toutes rejoint leur domicile. C’est le moment choisi par Ange Guédénon, Responsable Opérationnel Marché à Sens Bénin pour rendre visite à Eugénie Zinzindohoué. Ce « coach » maîtrise si bien les tenants et les aboutissants du défi de créer de la richesse autour du soja, notamment dans l’espace urbain du plateau d’Abomey. « Personne ne connaissait le fromage de Soja sous forme frais, malléable et de couleur blanche. Pour les gens, le soja tue. Nous avons misé sur l’information, l’éducation pour le changement de comportement. Nous essayons de déconstruire l’a priori. Que ce soit à la radio ou directement en face des consommateurs, nous faisons comprendre que pour faire le fromage, le soja a été démuni des facteurs anti nutritionnels», souligne Ange Guédénon. A en croire l’hôte de Eugénie Zinzindohoué, dans ce réseau, d’une entreprise qui transformait à peine 5 kg de soja en 2017, il y en a désormais 10 qui sont dans cette démarche solidaire autour de cette céréale. Une nouvelle cohorte de 16 unités est annoncée. « Aujourd’hui, nous avons à faire à des unités capables de transformer 50 kg et une entreprise sociale, c’est- à-dire »Marie Jérôme » » qui peut aller jusqu’à 300 kg».
Les clients affirment privilégier ce fromage retravaillé à la viande congelée, surtout dans un contexte de cherté de la vie. Mais, cet engouement pour un produit local a encore du chemin pour toucher les couches modestes, les restaurants de la ville, voire les grandes surfaces hôtelières qui pourront en faire de nombreuses déclinaisons. Eugénie Zinzindohoué et son hôte sont conscients que c’est une gageure. Pas question de baisser les bras. Bohicon, c’est un marché de plus de 38. 000 ménages à conquérir.
Qui aurait pu penser qu’abandonner l’enseignement primaire pour l’entrepreneuriat agricole, ce jeune allait être un acteur du changement… Lire la suite
D’instituteur à entrepreneur agricole, Pierre KINGBE, un acteur du changement à Koguédé
Qui aurait pu penser qu’abandonner l’enseignement primaire pour l’entrepreneuriat agricole, ce jeune allait être un acteur du changement dans son village natal, Koguédé ? A la découverte de son poulailler qui n’est qu’à quelques pas de sa maison, c’est la énième fois que des jeunes l’abordent en cours de chemin pour solliciter des conseils. Pierre KINGBE, s’y prêtait avec plaisir.
Megan Valère SOSSOU
Discret et toujours à l’écoute pour mieux comprendre, ce jeune dont le destin a voulu l’entrepreneuriat agricole en lieu et place de l’enseignement primaire et de la photographie, ne s’étonne pas du changement qu’il a créé en lui-même et dans sa communauté.
Celui qui prend du plaisir à faire de ses congés scolaires, des moments de travaux champêtres pour gagner de l’argent, avait commencé par la vente des produits vivriers à Koguédé.
Le déclic à sa réussite dans l’entreprenariat agricole
En 2017, il rencontrait, Solidarités Entreprises Nord-Sud Bénin (SENS-Bénin) qui, affirme-il, a été le déclic à sa réussite dans l’entreprenariat agricole. « Une fois repéré par SENS Bénin, j’ai reçu plusieurs formations qui ont édifié mon parcours dans l’entrepreneuriat agricole ».
Mettant de côté son Certificat d’Aptitude Professionnel en image et son Certificat Elémentaire d’Aptitude Pédagogique dans l’enseignement primaire, Pierre KINGBE, sans plus tarder, créa son entreprise dénommée Agriculture Biologique Naturelle (AgriBioNat).
Alors qu’il démarrait l’élevage seulement avec cinq têtes de poulets locaux dont trois femelles et deux mâles à deux mille cinq-cents (2500) francs CFA, l’entreprise de Pierre est actuellement à un chiffre d’affaire estimé à plus de trois (03) millions de francs CFA.
Aujourd’hui, grâce à l’élevage des poulets locaux ‘’Zado’’, ce jeune employeur satisfait les besoins de sa petite famille. « L’élevage fait mon bonheur. J’en ai pour preuve ma première construction habitable » a-t-il déclaré.
Lui qui se fait appeler affectueusement ‘’Amour’’ par ses amis du village, est aussi à la base de l’autonomisation économique de son amour (sa femme) à travers la transformation du soja qui a permis à cette dernière, de s’offrir déjà une moto et bientôt une parcelle.
Pierre KINGBE, un acteur de changement dans sa communauté
Critiqué pour avoir abandonné le parcours d’instituteur à celui d’entrepreneur agricole par ses amis qui ne juraient que par la fonction publique, ce jeune leader est devenu un modèle pour ses pairs qui ne cessent de l’approcher pour des conseils.
Actuellement, ce jeune employeur, emploie trois autres jeunes dans son entreprise. Activiste de la consommation locale, il a su imprimer dans les habitudes des populations de Koguédé et de ses environs, la consommation des produits de la volaille locale au détriment de ceux importés. Car, a-t-il l’habitude de soutenir, les poulets locaux sont riche en nutriments et bon pour la santé.
En sa qualité d’Entrepreneur Solidaire de Services aux Ruraux de SENS Bénin, ce jeune admiré de son village, gère le Pôle d’Innovation Verte d’Energie Rurale et de Transformation (PIVERT) constitué de cinquante-huit (58) producteurs de soja, trente-six (36) Très Petites Entreprises, treize (13) éleveurs de poulets locaux ‘’Zado’’ et quinze (15) jardiniers des plantes aromatiques et médicinales dans cinq villages à savoir : Adjido, Dogbalin, Aketekpa, Agbankpodji et Koguede.
Pour Pierre, les difficultés n’ont pas manqué sur son parcours, mais il faut être assez persévérant pour les transformer en opportunités, rassure-il.
La trentaine d’âge et père de trois enfants, Pierre KINGBE veut à l’avenir, augmenter le nombre d’employés dans son entreprise afin de relever non seulement le défi de la mise sur le marché, de deux mille (2000) têtes de poulets locaux chaque année, mais aussi, de former les jeunes à l’entrepreneuriat agricole à travers sa ferme-école en préparation.
Cet acteur du changement à Koguédé reflète toute la possibilité à créer du mieux-être au village plutôt que l’exode rurale. C’est enfin un jeune homme qui bouge beaucoup et dont toutes les qualités ne sont saisissables qu’au-delà d’un séjour de quarante-huit (48) heures.
Après sa sélection et sa formation en 2019 par l’entreprise
coopérative SENS (Solidarité Entreprises Nord-Sud) Bénin, elle a invité… Lire la suite
Blandine Dognon : actrice de changement avec sa petite entreprise à Glazoué
Blandine Dognon est entrepreneure du réseau B’EST (Bénin Entreprise avec Son
Territoire) à Glazoué. Elle est membre de ‘’Gbèdolé’’ meilleur groupement de
transformation de soja dans la localité. Elle est par ricochet la meilleure
transformatrice de soja dans les collines au regard de la quantité de fromages
produits par jour et de la progression de son chiffre d’affaire. Pour qu’elle en
arrive là, elle a tout misé sur la solidarité. Conséquence, toute son équipe a vu ses
conditions de vie s’améliorer, avec à la clé des activités génératrices de revenus
créées, employant d’autres personnes nécessiteuses.
La coopération est indispensable pour le développement socio-économique d’une
communauté. Blandine Dognon épouse Azonnadou l’a si bien compris dans la gestion
de son entreprise. Après sa sélection et sa formation en 2019 par l’entreprise
coopérative SENS (Solidarité Entreprises Nord-Sud) Bénin, elle a invité quelques
membres de sa famille à se constituer en groupement. C’est ainsi que nait ‘’Gbèdolé’’,
son groupement de transformation de soja. ‘’Gbèdolé’’ en langue nationale mahi
signifie qu’ ‘’il y a des avantages à travailler ensemble’’. Blandine s’est donc
appropriée cette signification qui marque le déclic de son succès dans la
transformation de soja en tofu ‘’MonSoja’’ depuis 2019.
Blandine Dognon est mère de 7 enfants. Ses enfants et ses belles-sœurs constituent sa
cheville ouvrière. Bien organisée en petits groupes, l’équipe arrive à produire jusqu’à
500 fromages ‘’MonSoja’’ par jour. Le produit s’écoule rapidement sur le marché en
raison de ses valeurs nutritionnelles, son goût et sa tendresse.
« Nous vendons tout et faisons des recettes de plus 120.000 francs CFA par jour.
Après les comptes, chaque membre de l’équipe reçoit sa commission. Ceci afin
d’amener tout un chacun à être motivé » confie Blandine en brassant l’air de ses bras
pour souligner ses propos.
La confiance qu’apporte Blandine au sein du groupement, rend le groupe plus soudé.
Son leadership est très apprécié. Florence Akotchaé est l’une des belles-sœurs de
Blandine. Travailler avec sa belle-sœur lui a permis de trouver son salut ; témoigne-t-
elle :
« J’étais au chômage quand Blandine m’a appelé. Cela fait déjà deux ans que je
travaille avec elle. Avec mes économies, j’ai acheté un congélateur et ma fille a
commencé par vendre des sucettes. Progressivement, j’ai acheté des produits vivriers
de première nécessité. J’ai commencé ensuite par les revendre ».
Les distributeurs aussi payés convenablement
Les 4 distributeurs de Blandine sont ses enfants. Il y en a ceux qui vendent du fromage
frais et frits découpés en petits morceaux. A en croire la quarantenaire, chaque
distributeur arrive à vendre en moyenne 20.000 francs de fromage par jour.
« Lorsqu’un distributeur vend 10.000 francs de fromage, il a droit à 1500 francs
comme commission. Je les paye tous en mettant de côté le fait que je suis leur mère ».
Viviane Azonnadou, troisième fille de Blandine Dognon est la meilleure distributrice.
« Ce que je gagne en un mois est estimé à 90.000 francs. Je ne dérange plus les parents
pour certains besoins. J’achète mes pagnes et mes chaussures moi-même. Je fais
également des tontines qui m’ont permis d’acheter quelques accessoires de beauté que
ma jeune sœur m’aide à revendre ».
Madame Azonnadou dans son commerce associe également les femmes du voisinage.
Elle leur cède deux morceaux frits de tofu de soja à 25 francs. Ces femmes sont pour la
plupart des ménagères et revendeuses de mets. Pauline Kantchédé revend du riz au
haricot au marché.
« J’achète 2000 francs de fromage en gros que je revends à 25 francs l’unité. Je m’en
sors avec 100 pour cent de bénéfice que j’épargne. Cela me permet d’aider mon mari
qui n’a plus un emploi stable dernièrement », déclare-t-elle avec émotion.
Sans aucun doute, Blandine Dognon a contribué à créer directement ou indirectement
des emplois dans sa communauté. Pour l’entrepreneure B’EST, « tout ceci n’aurait été
possible sans l’appui technique de SENS », affirme-t-elle avec humilité. Toutefois, la
cherté et la rareté des graines de soja en période de soudure sont entre autres difficultés
auxquelles Blandine et sa petite entreprise font face par moment.